Je suis celle qui, autrefois, jurait qu’elle n’aurait jamais de chien. Et pourtant…

Après avoir interrompu mes études de psychologie une première fois, je me suis tournée vers l’accompagnement des personnes TSA (Troubles du Spectre Autistique), en devenant éducatrice spécialisée. Pendant huit ans, j’ai développé une expertise fine des sciences du comportement, des mécanismes d’adaptation, et des stratégies de communication non verbale — des compétences que l’on retrouve dans l’éducation canine.

Le monde de l’autisme peut être violent face aux crises. Très vite, je me suis spécialisée dans la gestion des troubles du comportement, aux côtés de professionnels reconnus à l’international. Plus tard, je deviendrai moi-même formatrice auprès des familles et des équipes, avec la chance de collaborer avec des figures majeures du secteur.

Animée par le désir de continuer à apprendre et à affiner mon regard sur les conduites humaines, je suis retournée à l’université pour reprendre mon cursus en psychologie, avec une spécialisation en santé et neurosciences.

Et puis… deux chiens sont entrés dans ma vie. J'ai fais le choix de céder ma place en Master, de lâcher l'université pour me plonger entièrement dans l'univers canin, pour eux et pour vous.

Leur présence a tout bouleversé. Ils ont été les déclencheurs d’un nouveau cheminement — celui qui m’a menée à explorer la culture canine avec la même rigueur, la même sensibilité, et la même passion que celle que j’avais consacrée à l’humain.

C’est le moment du changement: Human est né. 

L’histoire d’Harmony commence avec ma chienne, une berger créole sensible, arrivée en métropole avec son lot de défis : peurs urbaines, anxiété de séparation, réactivité, décharge redirigée. Malgré mes tentatives — clicker, friandises, éducation positive ici et là — ça finissait par bloquer et ne plus fonctionner. L’épuisement s’est installé, accompagné d’un sentiment d’impuissance. Sa taille et son allure impressionnaient, ses aboiements faisaient peur, et je me suis vite retrouvée confrontée aux jugements extérieurs et au cliché du “grand chien dangereux”. En parallèle, j’ai lancé mon activité de promeneuse, mais il y avait un fossé entre la vision du chien inculqués par notre conscience collective  et la réalité du chien. J’ai décidé de me former, sérieusement, pour devenir comportementaliste canin.

Au fil de la formation, les révélations se sont enchaînées. J’ai découvert les incohérences du milieu, les injonctions contradictoires, compris pourquoi les cas de morsures augmentent. J’ai réalisé que le chien n’est pas ce qu’on nous raconte sur internet : c’est bien plus que cela: un être complexe, subtil, qui demande un apprentissage exigeant, loin de l’image du chien joueur, gentil, méchant…nourris par erreur par notre vision anthropomorphique du chien : simpliste et binaire . Ma chienne a bousculé mes certitudes, m’a poussée à remettre en question cette représentation du chien inculquée par notre culture. J’ai appris à désapprendre, pour découvrir un autre monde: celui du chien, avec ses mécanismes, sa logique, son langage et sa complexité. Ce cheminement a transformé ma vision du chien. Et c’est parce que j’ai accepté de faire ce pas de côté que j’ai pu enfin tisser avec elle une relation reposant sur le respect et la coopération mutuelle.

C’est le moment de la culture canine : Harmony est né.